En histoire de la biomédecine, il est établi que du bassin du Congo ont émergé des virus à l’origine de certaines pandémies comme certains flavivirus (fièvre jaune, Zika), l’orthopoxvirose simiennele (variole du singe), le VIH et l’ebola. Par conséquent, il s’avère primordial de favoriser, dans cet espace, la construction d’un institut panafricain d’excellence de recherches sur ce qui met en danger la santé globale. Ce pôle aura deux objectifs qui s’inscriront dans la durée et dans l’urgence. Le premier sera de créer et consolider une équipe pluridisciplinaire et intégrée de chercheurs qui développera une approche et un objet communs pour expliquer et comprendre les maladies épidémiques en Afrique centrale et, surtout, de se préparer à leurs futures résurgences. Ensuite, ce pôle œuvrera à stimuler le dialogue entre scientifiques, humanitaires et responsables publics pour aider à l’élaboration des politiques publiques de riposte.

Sur le continent africain, plusieurs facteurs fragilisent, de manière récurrente, ces actions, parmi lesquelles le fait que la recherche sur les crises sanitaires se développe dans un échange biaisé en deux sens. En effet, dans ces contextes d’urgence humanitaire, deux types d’acteurs, les décideurs et les hommes de terrain, interviennent. Bien que leurs objectifs soient les mêmes, les décideurs peuvent rencontrer des difficultés à repérer les experts qui ont déjà recueilli les informations utiles à résoudre les problèmes urgents grâce à leur implantation et leur connaissance des enjeux et des contextes locaux ; quant aux scientifiques, leur activité est souvent restreinte à une collecte d’informations rapide, dépourvue d’un réseau de contacts sur place, avec une obligation à élaborer des stratégies de riposte rapidement. De plus, les scientifiques interviennent de manière séparée en fonction de leur appartenance disciplinaire et la position prédominante des chercheurs en sciences de la vie et biomédicales rend parfois difficile l’élaboration de stratégies de riposte qui soient acceptées par les populations.

Ces différentes contraintes réduisent considérablement les capacités des institutions de répondre aux défis posés par ces menaces à la santé globale. PRISME se propose d’encourager, de manière urgente, les échanges et le partage entre les scientifiques afin qu’ils contribuent de manière plus pertinente à la gestion et à la résolution de ces problèmes. PRISME a pour vocation de faire de la recherche scientifique un des principaux leviers des politiques publiques. Pour cela, il répondra à trois impératifs :

• Construire pour les chercheurs et universitaires un pôle commun de négociation qui puisse aider concrètement les décideurs,

• Articuler recherche scientifique et résolution des crises sanitaires en Afrique centrale,

• Inscrire la réflexion scientifique dans le développement durable, au-delà de l’urgence.

 Pour réaliser ce projet, plusieurs activités sont programmées:

• Rencontres présentielles et semi-présentielles pour promouvoir les prises de contact entre les chercheurs retenus dans les différents pays d’Afrique centrale.

• Séminaires pluridisciplinaires en présentiel afin d’entamer des discussions pour mieux circonscrire l’objet commun, les méthodes à mettre en œuvre et le cursus spécifique de formation par la recherche des étudiants en Master et Doctorants.

• Colloques internationaux pour établir le bilan des activités déjà menées au regard d’expériences de collègues engagés dans différents projets.